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LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | UNE AVENTURE GRAVEL DANS LES ALPES

Septembre 2023, l’été se termine alors que la première édition du Pilgrimage prend place à Puy-Saint-Vincent, petit village du massif des Ecrins, en Haute-Alpes. Pour cette première, Café du Cycliste s’associe à l’aventure et étant partenaire officiel de cette folle aventure. Le Pilgrimage retrace les pas légendaires de saint Roch, saint protecteur des pèlerins. Il aurait, selon les textes, bravé les plus inatteignables montagnes et traversé les plus luxuriantes vallées. On raconte également que c’est la camaraderie et la fraternité qui l’ont aidé à braver les épreuves. Le Pilgrimage lui fait honneur en mettant en avant la convivialité, en plus d’un parcours incroyable.

Au total ce sont 22 pèlerins qui se sont lancés dans un périple au travers des plus beaux sentiers et sommets que les Hautes-Alpes puissent offrir, repoussant leurs limites physiques et mentales. Une épopée spirituelle au nom des dieux du Gravel européen et une quête sur deux-roues vers l’allégresse. S’il est impossible d’affirmer que nos pèlerins aient croisé le chemin de divinités, ils ont certainement dû prier pour de bonnes cuisses…

LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | A GRAVEL JOURNEY INTO THE ALPES
LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | A GRAVEL JOURNEY INTO THE ALPES
LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | A GRAVEL JOURNEY INTO THE ALPES
LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | A GRAVEL JOURNEY INTO THE ALPES

Ce périple gravel de quatre jours comprenait trois étapes aller-retour depuis le campement initial au chalet AlpeLune. Parmi les 22 pèlerins se trouvait notre outsider, Lucie Denis du siège Café du Cycliste à Nice. Notre agent de terrain nous raconte.

Le parcours du Pilgrimage

J’ai décidé un peu comme ça de participer au Pilgrimage, sans regarder vraiment de près la carte ni les chiffres des kilomètres ou du dénivelé. J’avais cette sensation que de toute façon, je me sentirai chez moi, au cœur des montagnes, dans l’intimité d’un petit groupe de personnes. Chaque instant à vélo fut un pur bonheur, plus j’étais en selle plus je me sentais heureuse. Kilomètre après kilomètre, malgré la pluie, la boue et des jambes fatiguées je pensais toujours à cet accueil chaleureux aux étapes, ce retour convivial aux chalets. Ces moments ensemble à discuter, rêver et lever nos verres à nos belles assiettes. Et même si certains était déjà des mordus d’ultra et d’autres non, nous étions tous réunis et nous nous sommes tous déjà donné rendez-vous l’année prochaine.

Jour 1

Étape 1 – 119km / 3510m

Checkpoint au Fort Janus (fortification de la ligne Maginots avec ses anciennes routes militaires)

Comme prévisible, le premier jour nous sommes tous partis à fond comme des enfants, impatients et surexcités par ce cadre majestueux, l’air de la montagne et toutes les nouvelles têtes. Sur notre trajet, à Briançon nous avons fait un petit stop imposé dans une excellente boulangerie pour déguster pizza, pain au chocolat et bien sûr un bon café avant de repartir et de se disperser, chacun à son rythme. Arriver à préserver son propre rythme est crucial pour un tel périple. La première montée était rude, en forêt, sur une vieille route se transformant petit à petit un chemin. Nous grimpons encore plus haut et à distance se dessine un petit point avec un drapeau : le checkpoint. C’est là qu’il faut aller. Je jette un œil sur ma cassette 10-50, il n’y a plus qu’un pignon restant…

LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | A GRAVEL JOURNEY INTO THE ALPES
LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | A GRAVEL JOURNEY INTO THE ALPES
LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | A GRAVEL JOURNEY INTO THE ALPES
LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | A GRAVEL JOURNEY INTO THE ALPES

Jour 2 Étape 2 – 131km / 3010m Col du Galibier + Vallée de la Clarée Nous atteignions notre checkpoint, le refuge des Drayères, avec un bon café chaud, une tarte, une omelette, des gâteaux et encore du café. Il y avait aussi un coin près du feu, et visiblement les Crocs étaient de mise. Mon corps avait du mal à se mettre au rythme d’un premier jour fortement vallonné, et l’ascension du Col du Galibier dans le brouillard et sous la pluie n’avait pas vraiment l’air d’une partie de plaisir. Je reste concentrée sur mes coups de pédale, coup après coup. À cet instant j’ai ressenti une certaine solitude au milieu du brouillard. Je n’arrivais à distinguer qu’une vagues silhouette devant moi, mon compagnon de route Matthieu. Une fois au sommet, au travers des gouttes nous apercevons un restaurant, puis des vélos à l’entrée. Nos visages s’illuminent, tout sourire en pensant à ce doux réconfort après une ascension compliquée. Nous buvons une ou deux tasses de café avec des Snickers, c’est tout ce qui nous reste. Certains d’entre nous décident d’acheter des gants imperméables un peu hors de prix. Un achat pourtant raisonnable car il faut maintenant descendre à contre vent. Nous empruntons un chemin conduisant vers un lac et un incroyable paysage sauvage. Le vent souffle mais peu importe. Maintenant il faut marcher ou courir vélo sur le dos – « hike a bike » comme on dit- sur un chemin étroit et long menant vers notre checkpoint.

Jour 3 & 4

Étape 3 – 250km / 3700m

Serre Ponçon, Ubaye & Tunnel du Parpaillon

Notre prochain checkpoint se trouve au Tunnel du Parpaillon, un véritable endroit mystique, logé entre deux vallées et creusé par des ingénieurs militaires à plus de 2600 mètres d’altitude. Il s’agit du quatrième point le plus haut des Alpes françaises. Une étape de deux jours avec une sacoche sur le cadre en plus pour se préparer à toutes les conditions. Nous avions réservé un refuge près de Barcelonette avec d’autres pèlerins histoire de se rassembler, partager un bol de soupe, une bouteille de vin et une bonne nuit au rythme des ronflements.

Le premier jour fut un beau roller-coaster comprenant une montée en pleine forêt suivie d’une chute dans la première descente, mais rien de grave. Nous étions insouciants et joueurs, de vrais enfants. Nous avons croisé plusieurs fontaines mais pas de café ce jour-là, c’était un dimanche. Quasi au milieu de rien, nous croisons un groupe d’amis en train de piqueniquer. Ils nous offrent du jus de pomme maison, de l’eau fraîche et du gâteau. Ils rient, nous questionnent et nous souhaitent bonne chance pour notre périple. En fin de journée, nous rencontrons nos amis de refuge et prenons la route vers notre abri pour la nuit.

LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | A GRAVEL JOURNEY INTO THE ALPES
LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | A GRAVEL JOURNEY INTO THE ALPES
LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | A GRAVEL JOURNEY INTO THE ALPES
LE PILGRIMAGE | DE SAINT ROCH | A GRAVEL JOURNEY INTO THE ALPES

Nous nous sommes presque faits dévorés par huit patous féroces mais Matthieu, l’homme qui murmure à l’oreille des chiens, réussi à maîtriser la situation. Le soir autour d’une planche de charcuterie et de fromages locaux, ivres de fatigue, nous levons nos verres à notre dernière et plus attendue étape : le Tunnel du Parpaillon. Le lendemain au réveil, engourdis, nous tartinons nos toasts alors qu’il fait encore noir dehors. Certains pèlerins sont partis avant l’aube, vers 4 heure pour échapper aux orages annoncés, les courageux… Je me dis que ça va être une longue escalade jusqu’au tunnel et il n’y a qu’une seule option, monter.

Au village de Barcelonnette nous nous arrêtons dans une boulangerie. La seule que nous croiserons aujourd’hui, autant en profiter. D’autres pèlerins ont dormi en ville, nous allons nous croiser avant de se séparer naturellement. Il est 8 heures et nous n’atteindrons pas le sommet avant 13 heure au minimum… Une fois en haut cependant la montée, la pluie, la boue : tout est oublié grâce à une vue imprenable et un moment inoubliable.

Nous voilà tous autour du feu allumé par Simon l’organisateur bienveillant, notre propre saint Roch. Les sourires, les victoires et la beauté nous entourent. Et aussi deux chiots Patous, bien plus amicaux que leurs grands cousins, qui nous suivent pour des câlins dans cet endroit sauvage et isolé. Un pur bonheur.

L’orage arrive cependant. Le tonnerre gronde, la pluie s’intensifie et nous devons partir. Nous superposons tous les vêtements que nous avons pour ne pas sentir le froid des montagnes et laisser la pluie pénétrer, mais la redescente ne va pas nous épargner. Nous étions trempés jusqu’aux os.

Courage, encore 80 kilomètres pour rejoindre le camp de base du chalet AlpeLune, accueillis par d’autres pèlerins, une énorme cloche de berger qui résonne, des embrassades et une assiette de pâtes.

À l’année prochaine !

Crédit photo : Yorit Kluitman

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