La série des "Due" est symbolique. C'est une farce, une bonne excuse, un parfait prétexte.

C'est l'entrée en matière des longues traversées d'été. On réhabitue son corps à rouler des tranches de plus de 200 km par jour en répétitions. On y essaye ses nouvelles tenues en condition réelle, ses nouveaux accessoires ou réglages en vue des Born to Ride, Transcontinental Race ou North Cap 4000 sur les lesquelles Matthieu et Sophie s'aligneront ces prochains mois, entre autres.

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C'est l'occasion de se retrouver entres amis en désignant un chef-blagues, Gregory remplit amplement le job.Sophie affinera ses premières connaissances en longue distance, notamment sur l'enchainement de dénivelé avec un vélo en charge sur plusieurs jours. Elle est partie stagiaire, elle en est revenue Ninja.

C'est la bonne excuse pour relier les boutiques Café du Cycliste, ramener 'au mollet' un peu de cet ADN Français que nous aimons distiller dans ces comptoirs, et après avoir effectué l'an passé un délicieux Nice-Londres, nous voilà en route pour Mallorca.

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Un fort vent, toujours de face. Forcément. Le vent est le plus grand des farceurs, quand il vous prend de face, il semblerait qu'il trouve un malin plaisir à ne jamais vous lâcher qu'importe la direction que vous prenez.

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Notre route continentale part de Nice et forme un grand arc de cercle jusqu'à Barcelonne où nous y prendrons un ferry. On se dit, bon, on va bien finir par l'avoir favorable ? Non.

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Nous avons évité le gros de la tempête annoncée sur Météo France en passant par 'les terres', en prenant des forces à coups de pizzas et d'éclair au chocolat, en évitant quelques grandes routes grâce à nos amis Arlésiens 'Grimpette' venu faire quelques km avec nous jusqu'en Camargue. Mais même l'enchainement des bosses espagnoles se feront avec ce pas si gentil compagnon.

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Alors le soir, quand nous trouvons un abri, un hôtel ou un banc, il y a toujours un bar pour célébrer de quelques pintes une nouvelle journée accomplie et faire oublier les petites douleurs associées.

La route défile, les coutumes changent, le décor évolue, la langue devient étrangère, les blagues fusent.

Les levers de soleils s'enchainement aux couchers, les couleurs explosent, la nuit grisante et ses kilomètres avalés comme en suspension, tous les ingrédients sont là, c'est l'essentiel.

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L'arrivée à Barcelonne, tout sourire,escortée par Sami, marque une nouvelle étape dans le voyage.Fini les longues journées de voie rapide ou de jardinage sur piste cyclable. Place aux petites routes escarpées à un rythme contemplatif sur l'île si désirée. Mais en premier, célébrons ça, trouver un bar adapté à la situation avant l'embarquement est une seconde nature.

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Le Ferry, son garage à camion où les vélos sont systématiquement parqués, son bar.
Pour cette carte sur l'île nous avons choisi de débarquer à Alcúdia, au nord-est, pour y longer la côte par le nord, passer par Sa Calobra et l'enchainement de petits cols vue mer jusqu'à Palma.

Le port est désert, il est 4h00 du matin, il fait encore nuit, nous ressortons nos bivy pour quelques heures le temps de petit déjeuner et attaquer convenablement ce nouveau chapitre.

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Quand l'île se réveille nous comprenons mieux le topo. C'est rempli de cyclistes. De partout. De préférence très orientés performance et c'est peu dire que nos allures chargées et hilares dénotent très nettement.

On sent bien quelques sourires moqueurs ou de l'ignorance pure, mais dès que le relief commence les choses changent. Au fur et à mesure des difficultés franchies nos recevrons l'approbation de tout un chacun, nous questionnant, parfois même n'ayant pas vraiment l'air de comprendre comment nous tenons leur rythme avec de pareilles montures...

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Sa Calobra, le surnom du Col del Reis sonne comme une exclamation !
Tout y est 'plus'.
La vue est dingue.
Les lacets de toute beauté.
Son looping extravagant.
Le nombre de cyclistes hallucinant.

Pour nous, c'est très bien. Nous avons roulé des jours durant pour atteindre ce col mythique et il nous le rend bien. Nous voulions rester sur la crique pour la nuit mais elle se révéla un refuge à touriste bien gardée, qu'importe, nous enchainerons la remontée pour aller à un village plus loin.

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Sur cette île il faut savoir partager l'espace, il serait idiot de croire que l'on peut garder secret un tel bijou, éviter de prêter attention aux cars de touristes de masse qui ne sont pas si nombreux sur cette partie et profiter de ces enchainement de virages totalement somptueux. Nous y avons trouvé de bons restaurant en prenant le temps d'observer, de très bons plans B quand le A s'avérait une mauvaise idée. Nous y avons trouvé ce que nous étions venu chercher, une temporalité différente. Un autre rythme.

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C'est en ralentissant le tempo que nous rejoindrons Palma. L'enchainement est parfait, aux cols de bord de mer, le plat des palmiers, le sourire des touristes, l'accueil au Café chaleureux et absolument parfait pour célébrer ces 1000 km. Les restaurants, les bars. L'amitié.

La saison est lancée.

Notes: Photos : Matthieu Lifschitz & Sophie Gateau

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