Perché à 1538 mètre d’altitude, Alpe Giumello est l’un des sommets les plus haut, accessible par la route des alentours du Lac de Côme. C'est pourquoi, nous nous devions d’inclure cette pépite dans notre collection. Commençant la journée de la manière la plus italienne qu’il soit avec un petit café à la main, assis au soleil, sur les rives du lac, nous enfourchons nos montures et nous dirigeons vers Bellano. À l'extrémité nord de la petite ville, à environ 210 m, nous prenons un virage, nous éloignant ainsi du bord de l’eau pour directement rejoindre une enfilade d’épingles. Au fur et à mesure que nous engrangeons les mètres de dénivelé, la vue s’ouvre sur le lac. Et d'ailleurs dans la dernier quart de la montée, on peut apercevoir le lac de Lugano situé non loin de là et même les sommets du massif de Monte Rosa qui avoisinent les 4000 mètres de hauteur.

Arrivés à Alpe Giumello, à seulement 250m du sommet, nous nous accordons une petite récompense après ces 1330m de dénivelé en commandant un traditionnel Brasato con Polenta e Vino dans l’un des refuges alpins avant de redescendre plus à l’est dans les profondeurs de l’arrière-pays.
Sur le chemin retour, nous traversons plusieurs petits villages à flanc de colline, zigzagant dans les nombreux lacets, baignés par le soleil du soir qui nous offre une vue imprenable sur le lac et sur Dervio.

Le Col de Maloja est situé sur la route principale reliant la ville suisse de Saint Moritz à la municipalité italienne de Chiavenna. Le trafic automobile y est ainsi relativement important comparé aux autres cols de la région. Cependant, il s’agit d’un site à voir puisque sa traversée présente un changement étonnant de paysage et de culture.

De nouveau nous nous élançons de Dervio à l’aube et quittons le bord du lac encore assez ombragé en direction du nord. Après avoir traversé la rivière principale Adda et la vallée de la Valteline sur notre droite, nous sommes enfin accueillis par le soleil accompagné d’un fort vent défavorable, mais relativement chaud, probablement descendant des montagnes.

Soleil et vent nous suivrons tout au long de notre longue sortie. Après une petite pause-café/croissant et une petite visite rapide du vieux Chiavenna, nous continuons notre route en direction de Maloja traversant maints petits villages le long de notre route, doucement changeant de style architectural passant du typique italien à un style plus alpin/suisse. Les routes sinueuses se transforment en épingles serrées, et c'est alors que nous atteignons Maloja Kulm. Là, nous sommes récompensés par une vue imprenable sur la vallée d'où nous venons.

Avec le soleil désormais dans le dos, nous traversons St. Moritz et nous dirigeons au sud pour notre deuxième col. Plus petite montée, le col de la Bernina. Seulement 600m de dénivelé nous séparent du sommet, ce qui semble dérisoire comparé aux 2000m déjà accumulés aujourd'hui. Le soleil se couchant derrière les sommets des montagnes environnantes et le ciel virant lentement au rouge violacé indiquent la fin de la journée alors que nous nous dépêchons de redescendre, 2000 m plus bas vers Tirano, où nous prenons le train pour Dervio. Cette sortie n’aura pas été de tout repos ce qui vaut bien une pizza et quelques bières.

Visant désormais à explorer la partie plus au sud de notre localisation actuelle, nous nous dirigeons vers Varenna le long des rives du lac où nous avions déjà fait un petit tour lorsque nous attendions le ferry pour Bellagio. De là, débute notre itinéraire et nous emmène à Brunate, une petite ville située juste au-dessus de Côme. Roulant sur des routes vallonnées, les rayons chauds du soleil sur nos visages nous feraient presque oublier que nous sommes encore en hiver tandis que nous poursuivons notre route le long du lac. Pédalant à allure constante vers le sud, passant les petites villes de Casate, Nesso et Torno pour ne citer qu’elles, nous gagnons Côme. La beauté de l’endroit vaut une petite visite mais nous ne nous attardons pas pour d’attaquer la petite côte de Brunate et atteindre son phare. Et tandis que nous empruntions les petites ruelles et places de Côme nous pouvions apercevoir notre objectif du jour perché là-haut, au-dessus de la ville.

Étant à la fois si proche, mais si loin de la cime, cela signifiait une seule chose - encore beaucoup de lacets et de routes super escarpées, qui, après un peu plus de pizza, n'ont fait qu'amoindrir notre motivation. Virage après virage, nous sommes montés jusqu'à Brunate, sans jamais vraiment nous extirper des quartiers résidentiels. Vélo sur le dos, nous avons grimper les escaliers menant à la tour, située au sommet, d'où l’on pouvait admirer la vue totalement dégagée. D’ici, on pourrait probablement apercevoir le pic Dufour en une belle journée ensoleillée.

Le soleil se couchant à nouveau rapidement pendant ces journées d'hiver, nous avons vite pris le chemin de la descente qui nous conduisit à travers le village de Civiglio sur des routes très rapides jusqu'à Côme, d'où nous avons de nouveau pris un train pour Dervio.

Avec une pente maximale de 27% et avec un peu plus de 300 mètres de dénivelé sur moins de 2 kilomètres, nous sommes bien au Muro di Sormano. Mais le gravir s’avère être bien plus que seulement des chiffres. Nous échappons à l'agitation du trafic matinal à Lecco en direction d'Onno sur la rive est du Triangle de Larian (la masse continentale s'étendant sur un triangle entre Côme Lecco et Bellagio). Le violent vent de face vient finalement se transformer en un sympathique vent favorable alors que nous tournons vers Asso.

En nous extirpant de la route principale vers Asso, nous avons eu la chance de tomber sur une véritable ville traditionnelle du nord de l’Italie. Les rues pavées, les ruelles de plus en plus étroites et les cafés typiques au coin de rue, nous immergent dans le mode de vie qui nous entoure. En s'éloignant de la route principale par Rezzago et Caglio, nous nous arrêtons juste avant le Muro di Sormano pour nous préparer mentalement à ce qui nous attend.

Nous nous dressons vite sur les pédales alors que l’ascension débute juste. Et le marquage au sol indiquant les mètres restant à gravir et défilant très lentement, viennent nous rappeler la dureté de ce fameux mur. Des citations motivantes et les temps des légendes du cyclisme sur ce mythique Muro Di Sormano inscrits sur la route défilent sous nos roues tandis que nous atteignons la barrière au sommet. Là-haut, une vue à 180° sur la région vient récompenser l’effort tandis que nous reprenons notre souffle.

Une descente rapide nous mène vers le nord à Nesso, où plusieurs lacets nous guident vers le lac. Une fois en bas, nous longeons l’eau en empruntant des routes sinueuses jusqu'à Bellagio. Là, nous nous récompensons avec un aperitivo alors que le soleil se couche lentement sur le lac attendant notre ferry pour Varenna.

Comme nous ne pouvons pas clore ce Coins Cachés Como sans inclure la célèbre Madonna del Ghisallo, nous avons décidé de la mettre à l’honneur lors de notre dernier itinéraire. Étant généralement une ascension décisive lors du Giro il Lombardia depuis ses débuts en 1905, son sommet est bien souvent rempli de cyclistes, tous venu visiter l'église de pèlerinage dédiée au cyclisme.

Commençant notre journée par un café à Bellagio, nous avons gravi cette côte, qui commence juste à la sortie de la ville. Très vite la pente se durcit avoisinant parfois les 14%, puis devient variable. La montée emprunte Civenna située juste avant les derniers lacets qui mènent au sommet.

De là, il est possible de rejoindre Asso à Lago di Pusiano via la route principale ou bien de faire un détour par Barni comme nous l’avons fait. Cette route nous a mené plus loin au Ristorante la Madonnina di Barni d'où nous traversons la branche est du Lac de Côme jusqu'à Lecco. Opter pour ce chemin nous a fait descendre une route très raide dans Lasnigo et rattraper la route principale vers Asso. Avec le retour du soleil, nous avons essayé d'éviter autant que possible la route principale et nous nous sommes dirigés vers Civate. En traversant des rues et des zones résidentielles à peine animées, nous avons exploré Santuario S. Martino comme un petit cadeau d'adieu à la fin alors que nous retournions à Lecco pour prendre le train.